Le Made in France est à la mode ! Les Français attachent une importance grandissante à l’origine des produits qu’ils achètent. Preuve en est, l’édition 2022 du MIF EXPO, le salon du Made in France, a explosé les compteurs. Dans le prêt-à-porter, de jeunes entrepreneurs l’ont bien compris. Ils investissent le marché, pendant que les enseignes traditionnelles tentent de rajeunir leur image pour surfer sur la tendance.
Consommation : un engouement qui ne se dément pas pour les produits français
Plus de 7 Français sur 10 se déclaraient vigilants à l’origine des produits qu’ils achètent en 2013 selon une enquête d’ATOL-IPSOS. En 2022, ils sont désormais 58 % à considérer la fabrication française comme un critère fondamental pour leurs achats, selon Opinion Way. Parmi les raisons avancées : soutenir les entreprises françaises, l’emploi et le savoir-faire local ou acheter des produits qui respectent les normes environnementales et sociales. Ils veulent aussi s’assurer d’un certain niveau de qualité.
Salon du Made in France : un cru 2022 exceptionnel
Preuve de cet engouement pour les produits venus de l’Hexagone, les chiffres du dernier MIF EXPO qui se tient chaque année à Paris. L’événement est devenu un véritable baromètre du Made in France. À sa création, en 2012, il n’enregistrait encore que 15 000 visiteurs pour 75 exposants. En 2022, le salon a accueilli plus de 1 000 exposants pendant que 100 000 visiteurs foulaient ses allées. Parmi eux, les marques de vêtements hommes et femmes et de chaussures made in France tiennent le haut du pavé.
La fabrication française, un argument de vente
Articles Made in France, linge estampillé origine France, manteaux, pulls ou sweats fabriqués dans l’Hexagone : autrefois ringardisés, les produits bleu blanc rouge reprennent des couleurs. Si la fabrication française est redevenue synonyme de qualité, de durabilité et de distinction pour les consommateurs, il est aussi un argument de vente pour les fabricants. Pas moins de 62 % des entreprises considèrent désormais que l’origine de leurs produits a un impact sur leurs ventes. Or, selon la Fédération Française du Made in France (FIMIF), la part des produits fabriqués en France ne pèse encore que pour 3% des vêtements et accessoires vendus dans l’Hexagone. Sur un marché qui pèse environ 7,2 milliards d’euros par an et devient de plus en plus concurrentiel, il est désormais vital de tirer son épingle du jeu.
Des nouveaux venus qui investissent le marché
Ce regain d’intérêt pour la fabrication française se traduit concrètement : des marques se lancent, d’autres se relancent et des filières se structurent. De entreprises comme Le Slip Français, qui propose des sous-vêtements et vêtements de nuit , ou 1083, qui garantit des jeans fabriqués en France, investissent les rayons. Certaines allient même logo Made in France et fabrication éco-responsable, comme Ector, une marque de sneakers, qui produit des baskets éco-tricotées fabriquées à partir de bouteilles recyclées.
Des marques traditionnelles qui se relancent
Pour les entreprises du patrimoine vivant, le jour de la revanche a sonné ! La Charentaise de Charente-Périgord, protégée par une Indication géographique, ou la pantoufle du Berry connaissent un regain d’intérêt. Dans les Vosges, la marque de chaussettes Bleuforêt renaît de ses cendres grâce à la relocalisation de la production. De grandes marques de chaussures comme Salomon ou Millet ont suivi le pas, relançant une partie de leur production en Ardèche.
Les marques traditionnelles rajeunissent leur image
D’autres noms traditionnels de la mode ont aussi bien compris l’intérêt de renouveler leur image pour surfer sur cette vague. Elles doivent aussi aller chercher un public plus jeune encore freiné par les prix. Les retraités constituent aujourd’hui encore la part la plus importante des acheteurs sensibles au Made in France, compte tenu de leur pouvoir d’achat. Les Tricots Saint-James n’ont ainsi pas hésité à se lancer, dès 2018, dans une collaboration avec le rappeur Orelsan. Simple, basique, mais terriblement efficace.
La fast fashion a du souci à se faire
La fast fashion a du souci à se faire ! Pointée du doigt pour son manque de respect des normes environnementales et sociales, elle est aujourd’hui concurrencée par le Made in France, qui dispose désormais de marketplaces et de marques locomotives. À cette conscience accrue en matière d’achat, la crise du COVID en 2020 est venue rappeler brutalement aux consommateurs les limites de notre dépendance aux produits importés de l’étranger. Résultat : les Français ont de plus en plus à cœur d’acheter national, voire local. Cocorico !